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Selon certains historiens, la première occupation humaine sédentaire dans les Alpes date du néolithique (5000 à 2500 avant JC), il s’agit des Ligures, population pré-celtique. En limite de commune, un monolithe creusé de multiples petites auges, appelé pierre à cupules, témoigne peut-être de cette époque comme les restes de cités lacustres sur les rives du Léman. C’est vers les années 500 avant JC qu’une tribu du nom d’Allobroges s’installe entre Rhône, Isère et lac Léman. Leur nom provient des mots celtes : allo (autre) et : bro (pays), ce qui signifie : venant d’un autre pays. Ce peuple, constituant l’Allobrogie et plus tard la Savoie, allait devenir parmi les Celtes, un des plus puissants et des plus craints. Les Allobroges sont nos ancêtres directs et malgré les vicissitudes de l’histoire, garderont leur réputation de peuple insoumis.

Particulièrement bien exposé sur le coteau bordant à l’ouest le plateau de Gavot et descendant en pente douce vers la Dranse, le territoire de Marin connut une époque florissante aux temps des gallo-romains. Des « villas » y existèrent, la plus importante devant être située à Marinel. Des tombes du haut moyen-âge furent aussi découvertes en plusieurs points du territoire. (H.Baud)

Histoire

de Marin

L'origine du nom de Marin

Il existe deux hypothèses quant à l’origine du nom de Marin. La première étant que dans les temps anciens avant l’existence de tout ouvrage permettant de franchir la rivière, les habitants du lieu transportaient les voyageurs d’une rive à l’autre et furent appelés les mariniers, ce qui aurait donné les noms de Marinel et Marin aux villages nés plus tard sur le coteau. La deuxième hypothèse plus probable, selon le docteur Sautier, spécialiste de l’histoire de la commune, serait qu’un habitant nommé Marinus aurait donné son nom à un village devenu Marin, puis son hameau Marinel, comme ce fut le cas dans une époque plus récente pour de nombreux villages de la région.

Le château de

Blonay

Quoique n’appartenant pas à la commune de Marin, le château de Blonay est lié à l’histoire de la maison forte de la chapelle-Marin et à celle de la chapelle St Etienne. En 1755 le baron Claude-Louis de Blonay fait l’acquisition de la maison forte de la Chapelle ainsi que des terres et dépendances attenantes dont la Chapelle St Etienne. Après la révolution, le nouvel acquéreur, la famille Anthonioz de Thonon, fait construire à l’emplacement actuel du château, une maison carrée d’un étage sur le territoire de Publier à la limite des deux communes. En1867 les descendants de la famille revendent la propriété à la famille de Blonay. Le baron François de Blonay fait rehausser la maison d’un étage et construire un donjon carré attenant, c’est l’aspect actuel du château de Blonay. Après la guerre 1914-1918, le baron Henri de blonay lègue son château à la famille Molayron laquelle par la suite le cède au Père Rollin qui le transforme en noviciat pour les oblats de St François de Sales ; ces derniers l’occupent jusqu’en 1994. Durant cette période le château est plus connu sous le nom de château des pères. Il a été racheté par la commune de publier en 1995. 

Les origines du Village

Le village de Pont

 

Primitivement la communication entre Thonon et Evian se faisait par un pont situé à quelque distance en amont de Tully, dans un étranglement de la Dranse. Sur la rive droite, fut édifié, en face de Tully, un village, autour de son église, Notre Dame du pont. La paroisse avait son propre curé. En1377 le titulaire de la cure était également le recteur de la maladière, une léproserie, se trouvant sur l’autre rive Au début des années 1400 une violente crue de la Dranse emporta les vielles arches du pont bien qu’elles eussent été consolidées quelques années auparavant. Au cours des années qui suivirent, les ravinements continuels provoquèrent des effondrements tels, qu’au cours d’une crue plus violente que les autres, tout fut emporté, maisons, léproserie et sa chapelle, église.

Le village de la Chapelle

 

Très anciennement, au pied du village actuel de Sussinges, une chapelle fut construite qui par la suite donna naissance à un village qui s’appela la Chapelle-Marin ou la Chapelle-lès-Thonon. A proximité on édifia un château, ou maison forte, qui avait pour objet de surveiller les communications entre bas Chablais, Pays de Gavot et valais. Cette seigneurie, qui avait d’abord appartenu à une famille de la Chapelle, devint, à la fin du XIIIe siècle, propriété du comte de Savoie qui la céda en 1306 aux nobles de Compey en échange de la seigneurie d’Yvoire. Vendue en 1518 aux nobles de Saint-Jeoire, elle fut ensuite acquise par Noble Antoine de Saint Michel, seigneur d’Avully. En1591, la maison forte fut démantelée au cours de la guerre avec les Genevois. En 1605, ne subsistent que la tour ronde servant de prison, le four et quelques dépendances. Au XVIIIe siècle la seigneurie appartient à Claude-Louis de Blonay et sera par la suite vendue comme bien national à la révolution.

Les monuments

L'église de Marin

 

Anciennement chapelle de Sainte Anne, bâtie vers la fin du XIIe siècle, l’église était l’objet d’une contestation entre l’évêque de Genève et le couvent du Grand Saint-Bernard. Une transaction intervint en l’année 1191 qui régla le différend en attribuant à la maison du Saint-Bernard les églises de Marin, Meillerie et Thonon. Conformément aux termes de la transaction, les curés de Marin furent souvent des chanoines du Grand Saint-Bernard. De style néogothique, l’église actuelle, placée sous l’invocation de Saint Jean-Baptiste, a été construite sur les plans de l’architecte Dénarié, de 1874 à 1876.sur l’emplacement de la chapelle Sainte Anne qui fut presque totalement détruite à cette occasion. L’église abrite notamment un baptistère magnifiquement sculpté datant du XIVe siècle.ainsi que des reliques de Sainte Anne. Au cours des années 2000 à 2002, elle a été entièrement rénovée en extérieur d’abord (vitraux, murs zinguerie) puis en intérieur (humidité, acoustique, électricité, chauffage). 

La légende de sainte Anne

 

L’église de Marin est le lieu d’une dévotion particulière à Sainte Anne, mère de la Vierge Marie. Un inventaire de 1686 précise que le tabernacle contient « un pied d’argent dans lequel il y a les cinq doigts du pied gauche de Sainte Anne, attachés ensemble, sauf le petit doigt qui est attaché avec du fil de soye » La tradition nous dit que cette relique a été rapportée de terre Sainte par un noble de Blonay au retour d’une croisade. Conservé avec dévotion, le pied de Sainte Anne a été authentifié en 1876 par l’évêque d’Annecy, Mgr Magnin, autorisant un pèlerinage dont le premier eut lieu le 30 juillet de la même année. Depuis, cet usage se perpétue chaque année à la date du 26 juillet.

La Chapelle Saint-Étienne

 

Située en limite de commune du coté de Publier, c’est le plus important bâtiment du patrimoine de Marin. Monument historique classé, et vestige d’un art architectural du XIIe siècle, la petite chapelle a notamment abrité les dévotions de saint François de Sales. Il venait alors de Thonon, encore aux mains des Bernois protestants, et traversait la Dranse à gué pour célébrer la messe en terre Papiste, les Bernois n’ayant pu envahir le pays de gavot. Construite sur les terres de la Chapelle-Marin, elle fut d’abord propriété de Pierre de Savoie qui, en 1266, la céda aux prieurs de Thonon et Bellevaux. Au XVè et XVIè siècle elle est le siège d’une petite paroisse annexe de Publier, son curé ayant la charge d’y célébrer la messe le jour de la fête de St Etienne. A la révolution, la chapelle St Etienne est vendue comme bien national avec la seigneurie de la Chapelle à laquelle elle appartient, elle est alors désaffectée et utilisée comme bâtiment agricole puis comme bergerie ; elle est offerte ensuite aux propriétaires du château de Blonay, lequel est racheté en 1995 par la commune de Publier. Ainsi aujourd’hui, bien que située sur le territoire de Marin, la Chapelle St Etienne est la propriété de la commune de Publier. 

Une certaine forme de culture de la vigne : "Les crosses"

A lire dans "Le bas Chablais" ( de la Préhisoire à nos jours: Etude de Géographie humaine) ; Jean Claude Périllat Thonon les Bains tirage à part des Mémoires et Documents de l' Académie Chablaisienne  Tome LVII de 1966 - repris dans l'ouvrage Patrimoine remarquable de Marin :

Les vignes revêtent un aspect quasi-uniforme. Si les vignes basses à la française ne sont pas absentes (vignoble de qualité), la plupart appartiennent à une catégorie : celle en "hautains" ou "huttins".

Ce terme est celui qui revient le plus fréquemment dans les écrits des XVIIIème XIXème siècles ; il a laissé par ailleurs de nombreuses traces dans la toponymie locale. On appelle "hutins" ou "terres hutinées" des champs dans lesquels on fait pousser, sans la tailler, la vigne en rangées espacées sur des arbres (généralement des châtaigniers préalablement écorcés) ou des rames (crosses). Ce mode de culture fut vraisemblablement importé du Piémont à une date très ancienne. Entre les ceps on cultive des céréales et parfois des légumes, courges et haricots par exemple.

Les Crosses

Un chemin des Hutins existe à Marin

On vendangeait alors  l'échelle ! Le cépage appelé "gouai" sur la commune, ne donnait pas un cru de choix et était réservé pour la consommation domestique courante. De nos jours cette forme de culture est encore visible pour la postérité seulement ; ça et là au Chef lieu voir photo, à Marinel, à Avonnex ou encore à Moruel.

Par  ailleurs la qualité des vins issus des vignobles actuels est reconnue et appréciée largement tant pas les amateurs de bons crus que par les profesionnels.

( voir en page économie la liste des viticulteurs de Marin).

Bibliographie

Henri Baud : Histoire des communes savoyardes 

Myriam Bottolier-Depois : Nos ancêtres les Allobroges 

Jean Moreau : Si Marin m’était conté

La 

COMMUNe

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